Je suis féministe. Pourtant, je ne suis pas de celles qui savent élever la voix et taper du poing sur la table. J’admire ces personnes-là.
Je fais partie de ces personnes introverties qui observent et qui doutent beaucoup. Qui ont du mal à trouver leur place au sein d’un groupe, et qui ont l’impression de n’être jamais assez légitime, de ne jamais « savoir assez » pour prendre position sur un sujet.
J’écoute plus que je parle. J’essaie de comprendre. Je répète souvent que je ne sais pas. J’accueille les silences. J’essaie de me « déconstruire ».
Viedemiettes.fr et Les mots à l’affiche, sont une réponse : un espace à moi, en retrait, où je prends le temps d’accueillir et poser mes mots, mes ressentis et émotions.
J’ai beaucoup réfléchi à ma place en tant que femme au sein de la société. En parallèle, je me suis questionnée sur mes désirs et envies : ai-je envie de faire carrière, d’une famille, d’enfants ? Est-ce que mes loisirs sont importants ? Qu’est-ce qui me rend heureuse ?
Je crois que le privé est politique. Je crois aussi que ce sont dans les actes quotidiens et anodins que naissent souvent des inégalités.
Je crois que c’est apaisant d’y réfléchir pour faire des choix en toute conscience.
Je suis une personne solitaire. Seule, j’ai beaucoup voyagé. J’ai une entreprise. J’ai acheté mon appartement. Je suis ambitieuse et je ne crois pas que ce mot soit un gros mot. Je pourrais ne pas l’être et cela serait aussi ok.
Je ne laisserai jamais personne me dire comment je dois être pour être une femme « respectable » ou « désirable », ou comment être une bonne féministe. Je ne laisserai jamais aucun garçon voler mon temps et énergie pour des tâches que l’on devrait partager ensemble. Je l’ai trop vu autour de moi et je veille.
Si je pouvais apporter quelque chose, à une seule petite fille ou femme, je crois que cela serait de lui dire qu’elle est forte et indépendante et qu’elle ne doit laisser personne en douter et faire des choix pour elle.
Je lui dirais de se faire confiance, d’écouter ses envies et de croire en elle. De connaitre et imposer ses limites. De chérir, enfin, sa liberté.
J’ai écrit cette affiche Etre libre, devenir soi, comme un manifeste féministe, comme un cadeau, qui synthétise ce cheminement-là.