Lorsque je rédige une affiche, je me laisse toujours quelques jours entre la rédaction et l’envoi chez l’imprimeur. Je fais imprimer un exemplaire que je mets au dessus de la table de la salle à manger « pour vérifier que je n’ai rien oublié », qu’une coquille ou répétition ne s’est pas cachée à l’intérieur.
Je la fais aussi relire par plusieurs personnes. Ma peur suprême est de laisser une faute plus grosse que moi. J’essaie d’apprivoiser mon manque d’attention grâce a un processus créatif rassurant, rigoureux et testé.
J’ai donc fait minutieusement tout ça pour la carte de vœux 2020. J’ai « juste » fait quelques modifications sur la forme avant l’envoi à mon imprimeur au niveau des marges et des espaces (un jour, je vous raconterai les heures que je passe à bien caler chaque lettre et chaque ligne, et comment je risque de devenir zinzin à force de dire « non, c’est 1mm trop haut, à non, maintenant, c’est trop bas, c’est centré, mais visuellement, cela ne fait pas centré ? « …). Quelques jours plus tard, je suis allée chercher les premières affiches et cartes postales.
Et là, cela m’a sauté aux yeux. Je ne sais pas comment je m’étais débrouillée, mais il y avait deux fois le mot amour à quelques lignes d’intervalle : tout d’abord, sur la première ligne, « il y aura de l’amour », puis quelques lignes plus bas « il y aura le vent sur ta peau et tes yeux ouverts, des automnes réconfortants et de l’amour » à nouveau.
Comme souvent, je m’en suis voulue quand je m’en suis aperçue. Et puis, je me suis dit que vouloir s’entourer d’amour était plutôt une belle chose et une jolie obsession.