
Depuis la naissance de mon fils, je ne maitrise plus grand chose. Je compose, j’essaie, je me tords le ventre de ce que je fais, de ce que je ne fais pas, de ce que j’aurais dû faire autrement. J’essaie de trouver l’équilibre. Je le trouve rarement.
J’essaie d’être là, d’être partout. De profiter, d’être organisée, de ne pas faire trop d’erreurs malgré la fatigue, malgré les nuits hachées. Je me relis. Je profite de chaque sieste de mon fils pour travailler – comme à l’heure où je vous écris. J’oublie de dormir. J’oublie de créer.
Je sais aussi que tout passe. J’ai fait le choix de ne pas faire garder mon fils avant ses six mois et de l’allaiter exclusivement. Je mesure, chaque jour, ma chance de pouvoir vivre ses instants précieux, et si furtifs, avec lui. J’oublie tout dès qu’il me sourit.
C’est drôle parce que, chaque fois que je vous croise, vous me dites et félicitez “c’est formidable, tu arrives à concilier maternité et Les mots à l’affiche”. Je souris, et si la remarque me fait plaisir et réconforte ; je sais que la réalité est loin d’être aussi simple.
Je crois que ma responsabilité est de ne pas vous faire croire le contraire. Mon bébé me comble de bonheur. La réalité, c’est aussi des noeuds dans le ventre – et un bébé mignon, par intermittence – qui me réveillent la nuit, de la fatigue, et du stress. La réalité, c’est beaucoup de retard et un chiffre d’affaires bien plus bas que les années précédentes.
C’est avoir souvent peur de mon entreprise. La réalité cache une prospection absente pour les professionnels (d’ailleurs, si vous souhaitez faire vos voeux pour votre entreprise avec nous, notre catalogue est disponible sur demande). Elle cache une collection de janvier que je ne parviens pas à écrire.
Je ne sais pas trop comment la période de Noël, qui se veut intense, va se dérouler. Je ne sais pas encore comment je vais communiquer, travailler, jongler. Je ne sais pas grand chose, je navigue à vue mais je sais que je vais faire au mieux à la fois pour être présente pour mon entreprise, mon amoureux, ma famille et pour mon fils.