Le premier shooting
C’est l’heure d’oser et de croire en ses rêves.
Je suis à Cadiz, en Andalousie, depuis un peu plus d’une semaine. Pour le lancement de la boutique en ligne, je voulais des photographies à l’image des affiches et de mes mots. Cela me semblait essentiel. J’ai bien regardé les templates que l’on peut acheter et où j’aurais pu glisser ni vu ni connu mon affiche , mais cela me semblait un peu triste et impersonnel. Même si la qualité aurait été sûrement au dessus, j’aurais eu l’impression de mentir d’une certaine façon.
Et puis, je conservai aussi un joli souvenir des photographies que j’avais prises avec Aline il y a deux ans au Mexique. J’avais en tête des photographies dans le même esprit : des carreaux de ciment, un patio traditionnel et haut de gamme. Je voulais conserver le même fil conducteur. Je voulais que mes images portent en elles le goût du voyage – puisque c’est, en grande partie, grâce à eux que ma créative reste en éveil.
Alors, il a fallu trouver le lieu parfait. En arrivant en Espagne, j’ai commencé à chercher des maisons qui pourraient convenir. J’ai regardé les hôtels, les airbnbs et quelques sites de location espagnols sans vraiment trop savoir comment m’y prendre. J’en ai finalement sélectionné deux et j’ai envoyé deux mails pour expliquer ma démarche et de mon envie de photographier chez eux en croisant les doigts très forts. Et chose magique, le jour même, j’avais deux réponses positives et enthousiastes. J’avais un sourire collé aux lèvres en me disant que maintenant, cela allait être difficile de se dégonfler et qu’il allait falloir faire de son mieux. J’ai noté quelques idées. Je voulais essayer de faire une première séance où j’apparaitrais. La deuxième sera plus centrée sur la décoration.
La première séance a eu lieu ce matin à Jerez de la Frontera. Je ne faisais pas vraiment la fière avec mes affiches et mon appareil photo sous le bras en frappant à la maison de Kelly. J’avais l’impression qu’elle s’imaginait une « vraie » photographe et que je ne serai jamais la hauteur. J’ai respiré et j’ai sonné en me répétant que cela ne voulait rien dire « vraie » photographe et que j’avais expliqué avec sincérité et transparence mon projet. Et que oui, j’allais faire de mon mieux !
A mesure que je visitais la maison, j’ai doucement oublié mon angoisse. La maison était parfaite pour accueillir mes mots et mes affiches. Alors, j’ai fait de mon mieux. J’ai tâtonné. J’ai pris des dizaines de photographies en sachant bien que je n’en conserverai que quelques unes. Je me suis rassurée aussi en me disant que j’avais une autre séance pour me rattraper dans le cas où la séance serait vraiment ratée.
En les regardant ce soir, je m’aperçois bien sûr de ce qui ne va pas et des choses à changer pour les prochaines séances : ne pas mettre le vitre sur les cadres pour éviter les reflets lorsque je photographie ou encore opter pour des cadres plus simples pour ne pas détourner le regard des mots sur les affiches. Je m’aperçois aussi que j’aime vraiment les photographies sans cadre. Il me reste à réfléchir à la meilleure façon de les photographier.
Les photographies sont loin d’être parfaites, mais, je crois l’essentiel, aujourd’hui, est que j’ai osé. J’ai écouté plusieurs podcast d’entrepreneurs de Pauline Laigneau durant le trajet Toulouse – Cadiz. Leur point commun est qu’ils disaient tous à un moment à un moment de l’interview qu’ils n’avaient pas de limites et qu’ils s’autorisaient à rêver en grand. Cette idée a doucement muri dans ma tête. Je crois que c’est grâce à ces mots-là que j’ai osé envoyer ces premiers mails et j’ai fait un grand pas dans ce sens.