Je n’aurais jamais cru, en imaginant Les mots à m’affiche, combien ce projet ferait travailler ma créativité et me pousserait dans mes retranchements.
Travailler sur le même projet et le même support au quotidien, c’est s’imposer des règles constantes. C’est aussi, rapidement, apprendre à devoir sortir de sa zone de confort et tenter de trouver des nouveaux points de vue. Des nouveaux lieux, des nouvelles idées, des nouveaux supports.
Les premiers mois, c’est facile et instinctif. On déborde d’idées et d’enthousiasme. On teste, on tâtonne, c’est nouveau et cela semble si simple. On rêve, on mange, on dort pour ce projet-là. On a l’impression d’avoir des idées pour mille vies encore. Puis, comme souvent, on oublie. On oublie l’émerveillement, la chance, la nouveauté.
Depuis le départ, j’essaie de conserver l’étonnement, le rêve et la magie nécessaire. Mon secret est d’écouter mes envies et mon rythme. Il y a des semaines où j’oublie que j’ai un appareil photo. D’autres, où je retrouve le plaisir instinctif des images. D’autres encore, où je me surprends à photographier une affiche quand la lumière est belle. J’apprends à accepter que mes photographies ne sont pas parfaites aussi. J’apprends, et c’est l’essentiel. J’accueille ma créativité. Je la sais mouvante, fluctuante et libre. Elle est tapie dans un livre, dans un paysage, dans une musique. Elle est protéiforme et précieuse.
Depuis janvier, je fais appel à la talentueuse Marion de photographe à Toulouse pour prendre, chaque mois, quelques photographies pour Les mots à l’affiche. Elle apporte un nouveau regard et une nouvelle énergie.
Ce fut une des plus belles décisions de 2021. Elle me permet d’avoir un travail plus constant – et oui, forcement, plus qualitatif – et apporte avec elle un nouveau souffle créatif.