
Cette photographie, à chaque fois que je la regarde, me glisse un sourire.
J’écris souvent le pouvoir des mots ici : sûrement parce que les mots font partie intégrante de ma vie, que ce sont eux que je choisis quand je veux exprimer mes émotions et ressentis. Quand j’essaie d’écrire ce qui passe à l’intérieur.
Pourtant, je pourrais aussi vous parler du pouvoir des images, des odeurs ou encore du toucher.
À chaque fois que je regarde cette photographie, il y a une avalanche de souvenirs et d’émotions qui, comme par magie, se déclenchent : il y a, tout d’abord, et qui me frappe la beauté de ce matin givré d’hiver – et à travers ce matin-là, la beauté du monde -, et la joie d’avoir vécu cette semaine dans ce lieu d’exception entourée de mes essentiels.
Il y a ma complicité et la douceur d’Holly et cette chance que je serre chaque jour si fort de grandir, depuis huit ans déjà, à ses côtés. Notre complicité amicale et artistique avec Marion qui a su éclairer ses jours hors du temps et retranscrire, en images – et en mieux – , ce que j’avais en tête.
Et puis enfin ce pull si doux qui me donne l’impression d’être enveloppée dans un nuage ; et enfin, mon sourire, que vous ne voyez pas, caché et qui me rappelle combien la vie est belle, précieuse et fragile.
Puisqu’on peut difficilement voyager, je porte en ce moment une importance particulière aux objets qui m’entourent. Je fais partie de ces personnes qui ont besoin de peu de choses et qui choisissent avec beaucoup d’attention les objets qui les accompagnent : des livres à découvrir et d’autres rassurants qui me rappellent des histoires particulières et des voyages immobiles, des photographies et des illustrations, des mots bien sûr, beaucoup de mots, des mélodies, des tissus très doux et rassurants, des parfums qui emportent – en ce moment mon appartement en embaume la fleur d’oranger et me transporte au Maroc -, des saveurs et des mélodies.